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Belli Diallo : entre crainte des inondations et attente d’un relogement durable


Rédigé le Jeudi 10 Juillet 2025 à 12:04 | Lu 110 fois Rédigé par


À Belli Diallo, les habitants vivent toujours dans la précarité depuis les inondations de 2024. Ils réclament un site de recasement définitif à l’approche d’un nouvel hivernage.


 

À Belli Diallo, un petit hameau proche de Matam, le souvenir des inondations de l’hivernage 2024 reste vif. Et pour cause : près d’un an après la crue du fleuve Sénégal, les stigmates sont encore visibles, et les conditions de vie demeurent précaires pour les habitants.

Ce mardi, une pluie abondante a ravivé les traumatismes. Des cases en paille se sont effondrées, tout comme une partie d’un bâtiment en dur. Le village s’est réveillé sous une atmosphère fraîche et humide, alors que le sol encore boueux compliquait les déplacements. À l’arrière du hameau, vaches, bœufs et ânes sont attachés, pendant que les moutons circulent librement entre les habitations de fortune.

Depuis octobre dernier, certaines familles vivent toujours sur un site de recasement provisoire, situé en hauteur de l’autre côté de la route. Sept familles y sont restées, tandis que dix-sept autres ont réintégré leurs anciennes terres, malgré le risque. C’est le cas d’Aliou Camara, dont la famille vit sous une tente de fortune. Face à l’insécurité liée aux inondations, il a commencé à reconstruire une habitation en banco.

Son frère, Mamadou Abdoulaye Camara, chef de village, fait la navette entre l’ancien site, au bord du fleuve, et le nouveau. Il a consolidé les fissures de sa maison en vue d’un possible retour. Mais la peur est tenace. « Nous restons ici parce que nous n’avons pas d’autre endroit où aller », confie-t-il.

Les habitants demandent aux autorités l’attribution officielle du terrain de recasement, situé entre Nawel et Belli Thoyi, dans la commune de Ogo. Bien que ce site soit plus sûr et à l’abri des crues grâce à une route naturelle qui le surélève, il appartient à des agriculteurs établis à Matam, qui n’y cultivent plus depuis deux ans.

Mais la cohabitation est délicate : certains propriétaires de champs mitoyens s’inquiètent de l’occupation prolongée du site par les sinistrés et leur ont demandé de faire attention à leurs cultures.

Outre le problème foncier, les conditions de vie restent rudes. Le mini-forage du site en bordure du fleuve fonctionne de manière irrégulière. En cas de panne, les villageois sont contraints d’utiliser directement l’eau du fleuve pour boire, faire la lessive ou cuisiner.

Houlèye Djiby Koné, qui vit dans une case bricolée avec son mari et ses enfants, témoigne : « Cette nuit, on n’a pas dormi. Il a fallu déplacer les affaires pour éviter qu’elles ne soient trempées. » Pour elle, les dons reçus sont loin de suffire : seule une relocalisation définitive pourrait permettre de tourner la page.




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