La ville religieuse de Thiénaba, dans la région de Kébémer, traverse une période de deuil profond après le décès de quatre jeunes talibés, survenu dans des conditions alarmantes. Les enfants auraient consommé une plante suspectée d’être à l’origine de leur disparition, provoquant un choc au sein de la communauté et une réaction rapide des autorités judiciaires.
Le drame s’est déroulé progressivement, débutant avec la mort discrète de Pape Ndiassé Mbengue, dont le corps a été remis à ses proches pour inhumation sans autopsie préalable. Mais la situation s’est rapidement aggravée, lorsque d’autres enfants ont présenté des symptômes inquiétants, tels que des douleurs abdominales aiguës et des vomissements.
Fallou Fall, 11 ans et de nationalité gambienne, a succombé à une violente crise au moment où les villageois tentaient de le conduire d’urgence vers un centre de soins. Quelques heures plus tard, Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans, est décédé avant même d’atteindre l’hôpital de Louga. Le dernier à être touché, Modou Dièye, admis en soins intensifs, a lui aussi perdu la vie.
Selon des témoignages recueillis sur place, les enfants auraient ingéré une grande quantité de "mbanté maré", nom local de la Senna occidentalis, une plante aux vertus médicinales réputées mais pouvant être toxique en cas de surconsommation. Cette piste toxicologique est actuellement privilégiée, bien que non confirmée officiellement.
À la demande du parquet, des autopsies ont été ordonnées sur les quatre corps, transférés à Dakar pour analyses. La gendarmerie de Kébémer a ouvert une enquête et un suppléant du maître coranique a été placé en garde à vue, en attendant les résultats des investigations.
Ce drame remet une fois encore en lumière les conditions de vie dans les daaras et l’exposition des enfants à des risques souvent méconnus. Les autorités éducatives et sanitaires sont appelées à renforcer les mécanismes de prévention pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
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