Chaque année, plus de 250.000 tonnes de déchets plastiques sont générées au Sénégal, dont la moitié provient de la région de Dakar. Ce chiffre alarmant, tiré d’un rapport de la Banque mondiale publié en 2019, a été rappelé par Khadidiatou Dramé, coordinatrice de la cellule juridique du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique.
Lors d’une session de sensibilisation destinée aux députés sur la loi de 2020 relative aux plastiques et ses conséquences environnementales, Mme Dramé a souligné l’urgence de renforcer le plaidoyer parlementaire. Selon elle, la pollution plastique constitue l’un des défis écologiques majeurs du XXIe siècle, menaçant à la fois la santé publique, l’environnement et les économies locales.
Baba Dramé, directeur de la réglementation environnementale et du contrôle au ministère, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Il a indiqué que la production mondiale de plastique, qui s’élevait à un million de tonnes en 1950, dépasse désormais les 350 millions de tonnes par an. Cette croissance rapide impose, selon lui, une réflexion urgente sur la promotion d’une économie plus contrôlée et durable autour du plastique.
De son côté, Diadji Niang, directeur de la plateforme TAARAL pour une économie circulaire du plastique, a mis en lumière les impacts directs de cette pollution sur les écosystèmes aquatiques et le secteur de la pêche. Il a notamment déploré les conséquences sur les ressources halieutiques, la sécurité alimentaire et la stabilité des emplois.
Pour faire face à cette crise, l’État du Sénégal a adopté la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020, interdisant la production, l’usage et l’importation de plastiques à fort impact environnemental. Toutefois, malgré cette initiative, les résultats restent en deçà des attentes. De nombreux produits interdits continuent de circuler, compromettant les efforts déployés pour protéger l’environnement.