En 2024, plus d'une centaine de corps ont été repêchés au large des côtes sénégalaises, conséquence tragique des naufrages de pirogues transportant des migrants clandestins. C’est ce qu’a annoncé Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière, lors d’une rencontre organisée à Diourbel (centre du pays).
Selon lui, ces 105 victimes ne représentent qu’une partie du drame, un nombre incalculable de personnes restant portées disparues en mer. À l’échelle mondiale, plus de 71 000 migrants ont disparu entre 2014 et 2024, un chiffre alarmant qui témoigne de l’ampleur de la crise migratoire.
L’occasion de son intervention était l’installation officielle des comités régional et départemental de lutte contre la migration irrégulière dans la région de Diourbel. Modou Diagne a souligné que ces structures visent à ancrer la lutte dans les territoires et à mobiliser les communautés locales, en particulier les organisations communautaires de base.
Il a insisté sur la nécessité de briser le mythe selon lequel l’Europe serait une terre de promesses et de prospérité. Pour lui, seule une prise de conscience collective et des efforts concertés permettront de freiner l’hémorragie migratoire.
Le secrétaire permanent a également mis en avant les initiatives de l’État, notamment la création de centres de formation professionnelle et le développement de projets agricoles. Ces dispositifs visent à offrir des perspectives concrètes à la jeunesse sénégalaise, afin de leur donner les moyens de bâtir un avenir durable dans leur propre pays.