Thies: Marche contre la hausse du pris du courant ce vendredi 13
Un début de prise de conscience collective
Du point de vue de la mobilisation, Thiès a certes moins réussi que Dakar; mais du point de vue de la rage, de la détermination et de la colère, elle semble première.
Au décryptage pourtant, voici la bonne question : le message a t-il été perçu par les autorités ?
Avant tout le nom du collectif : « gno Lank, gno bagne ! » (Nous refusons catégoriquement).
En effet, c’est l’expression du ras le bol d’une population qui en a marre de subir.
Selon le professeur Souleymane Lo, « il y a un début de prise de conscience collective, parce que l’augmentation de l’électricité est ressentie par tous et dans tous les ménages.»
Un sérieux avertissement à prendre en compte
Pour lui « les gens vivent l’augmentation de la pauvreté et non de la richesse (yokuté ci ndol). Il y a donc là « un sérieux avertissement à prendre en compte. »
C’est aussi le point de vue du professeur Maurice Soudiet Dione car « Senelec avait au contraire promis de baisser les tarifs.»
Cette situation est perçue par les populations comme « la preuve d’une mauvaise gestion et la négligence des besoins vitaux de la société. »
Un cocktail explosif de rancœurs
En effet, dans un contexte marqué par « des arrestations de marcheurs (Guy Marius Sagna, Babacar Diop etc.), l’augmentation de l’électricité, les querelles dans la mouvance présidentielle, il se met en place un cocktail explosif de rancœurs. »
Le chercheur rappelle à ce niveau les actions, à l’époque, du « collectif des imams de Guédiawaye contre les coupures d’électricité. »
Un secteur très sensible
Le secteur de l’électricité étant très sensible, « il faudrait éviter que les populations se disent qu’il y a une mauvaise redistribution des ressources et biens publics. »
S’il y a eu « une forte mobilisation à Dakar, et de tous les âges et sexes : hommes, femmes, jeunes, adultes et même personnes âgés, c’est que les gens ont une impression de Diay dolé (imposer de force) », et c’est à cela qu’ils disent « gno Lank, gno bagne ! »