Tabaski et traditions «  le tankku njekké » ce casse tête des jeunes mariées

Reportage à Thiès Société

Au Sénégal il est de coutume que les jeunes mariées sacrifient au fameux rituel du « tankou Njeké », une tradition qui consiste à donner une partie du jigot à sa belle soeur ou marraine.

Jadis cet acte socioculturel se faisait pour raffermir, consolider les liens entre la mariée et sa belle famille, mais  cette tradition est dévoyée et sortie de son contexte. Elle est en train de devenir de plus en plus un nouveau fardeau qui fatigue nombre de femmes mariées parce que ne se limitant plus au gigot offert. Comme si cela ne suffisait pas, de nos jours, il faut s’acquitter aussi du getzner, bazin riche ou brodé et de l’argent.

Encore que à côté du « tankou njekké il y’a le « falarou yaye » une autre tradition qui consiste aussi à donner le filet et le côte filet du mouton à sa belle mère pour faire acte d’allégeance.

Si les unes pensent que ne pas sacrifier à cette tradition est source de problème dans leurs foyers, d’autres trouvent que c’est du gaspillage et qu’il faut revoir nos comportements.

Trouvée au marché entrain de se faire une beauté fatou est mariée depuis bientôt 2 ans mais chez elle hors de question de faire tout ce « nguisteul » juste pour plaire, elle fait parti de ces femmes qui savent encore économiser et éviter de verser dans des futilités « moi je ne suis pas dans ces choses farfelues, je fais juste ce que je peut , je vois des femmes s’endetter jusqu’au cou juste pour ces détails et ce sont surtout les jeunes mariées et leurs proches (mamans et sœurs) qui en font les frais, à travers des piques, dénigrements et autres paroles déplacées venant souvent des sœurs et mêmes mamans des maries. Comme s’il s’agissait d’un droit ou une obligation religieuse ou divine » confie t-elle.

Plus loin, Ndeye Astou la trentaine la dépigmentation assez visible sur son corps, cheveux naturel tombant jusqu’aux cuisses elle prépare la fête à grande pompe et fait ses derniers achats , Mme Fall contrairement à notre première interlocutrice fait parti des adeptes de cette pratique , elle est d’avis que c’est une question de « sagg » ,(honneur en français) ; « moi je le fais. C’est une question de choix. C’est aussi à la mode, celle qui ne le fait pas est une grande perdante. Si tu donne seulement le «tanku njekké», on te dénigre car tu n’y as pas mis de l’argent ou des tissus de grande valeur en tout cas le faire réconforte la femme dans son ménage » laisse t-elle entendre.

La société sénégalaise est régie par certains us et coutumes qui peuvent être contraignantes parfois surtout chez les femmes, dans ces genres de fête le gaspillage de la gente féminine refait encore surface pour sacrifier à certaines traditions que nous imposent la société, au risque d’être la risée de sa belle famille si l’on ne s’y conforme pas par principes.

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