Ça a dégénéré ce jeudi 20 octobre au Tchad. De violentes manifestations ont rythmé cette journée. Le motif ? Des citoyens qui réclament la fin de la transition. «Depuis quelques jours en effet, à l’approche de leur date fatidique du 20 octobre, des insurgés ont tenu de nombreuses et interminables réunions sans se mettre toujours d’accord sur une marche dite pacifique, en passant par un parti politique quasiment inconnu pour en faire la demande. Le Ministre de la Sécurité Publique l’a évidemment interdite et, malgré cela, ils se sont résolus à organiser leur projet diabolique et meurtrier », a fait savoir, le Premier ministre dans sa déclaration.
Saleh Kebzabo récemment nommé de revenir sur les détails des événements. «Très tôt la nuit dernière, ils se sont répartis en petits groupes dispersés essentiellement dans le 19, 7e et 9e arrondissements, armés de gourdins, de machettes, de flèches et de lance-pierres. Leur technique éprouvée acquise par plus de 1500 jeunes lors d’une récente formation à la guérilla urbaine était une mobilité constante et rapide après chaque coup perpétré », narre-t-il, au cours de la conférence de presse.
Ainsi une cinquantaine de morts ont été dénombrés et prés de 300 blessés surtout à N’djaména la capitale mais aussi à Moundou, Doba et Koumra.
L’Union européenne a « fermement » condamné jeudi la la répression de ces manifestations au Tchad dénonçant « l’usage excessif de la force ».
« La répression des manifestations et l’usage excessif de la force constituent de graves atteintes aux libertés d’expression et de manifestation qui fragilisent le processus de transition en cours », a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un communiqué.
L’Union européenne a demandé aux autorités de transition d’identifier « rapidement » les auteurs de ces violences et de les traduire en justice.
Josep Borrell a insisté sur « l’importance d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’une transition d’une durée limitée qui garantisse le respect des droits humains et des libertés fondamentales ».
Un couvre feu de 18h à 6h du matin a été décrété jusqu’à ce que la situation revienne à la normale.