Louga: Ndeye Astou, une femme enceinte devant subir une césarienne meurt par négligence totale…

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On ne finira donc jamais d’épiloguer sur ce genre de situations! L’épisode Ndeye Astou est juste un cas parmi tant d’autres témoignant du calvaire des femmes en accouchement.

Jeudi dernier, Astou Sokhna est décédée dans l’indifférence totale à la maternité de l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga. En effet, selon les informations de Libération, enceinte de 9 mois, elle s’est présentée avec son époux, à la maternité pour subir en urgence une césarienne, comme mentionnée dans son dossier médical. Mais, elle n’était pas « programmée ». Malheureusement, l’histoire vire au drame après une attente de 9 heures à 5 heures 30 du matin.

son mari modou fait le récit de l’horreur

« En 9 mois, ma femme n’a jamais raté un seul rendez-vous. Dans son dossier, il était mentionné qu’elle allait accoucher par césarienne parce qu’elle avait une complication par le passé. Jeudi, à part une perfusion, il n’y a rien qui a été fait pour elle. C’est vers 14 heures que sa mère est venue. A 23 heures, elle souffrait énormément mais la sage-femme de garde ne faisait que mettre son doigt dans son sexe. Pourquoi faire ça à une femme qui doit accoucher par césarienne ? Vers 4 heures du matin, elle a dit qu’elle commençait à étouffer. On a appelé la sage-femme qui est revenue faire la même chose encore avant de repartir. Elle nous a carrément dit que celui qui doit «programmer» Astou viendra vendredi. Quand Astou a commencé à hurler de douleur, elle lui dit : «Si tu n’arrêtes pas, je fais sortir ton mari et ta maman ». Astou lui a répondu, en se tordant de douleur, qu’elle ne pouvait pas attendre vendredi. Vers 5 heures du matin, elle ne respirait presque plus. Je l’ai soulevée. Vers 5 heures 30, elle semblait dormir. Je suis sorti de la chambre alors pour prier. C’est en ce moment que sa maman m’a bipé au téléphone. Je me suis dit «ça y est, elle est au bloc opératoire ». Quand je suis revenu, sa maman m’a dit qu’elle était décédée. La sage-femme et les aides-soignants n’étaient même pas au courant. On les a informés, ils sont venus constater le décès avant de repartir. Même la sonde qu’avait Astou, c’est moi qui l’ai enlevée  ». S’est exprimé un mari meurtri du sort réservé à sa défunte femme.

Mieux, selon les informations de Libération, il y’avait exactement une sage-femme et trois aides-soignants mais personne n’a daigné se préoccuper de la situation d’Astou. « Ma fille souffrait tellement qu’elle a arraché la perfusion. Elle a supplié la sage-femme pour se faire opérer, «Je suis fatiguée, pour l’amour de Dieu, opérez-moi car je ne sais pas si je serais encore là demain », leur disait-elle, les larmes aux yeux. Malgré cela, la sage-femme lui a dit d’une manière ferme : « Je ne vais pas reculer, on te programme demain ». Ma fille répétait qu’elle était fatiguée, qu’elle ne pouvait ni s’asseoir, ni se mettre debout. Imaginez, quand je suis arrivée, elle était sur un matelas et il n’y avait même pas de drap. Alors qu’un drap était à côté, il fallait juste le mettre. Mais la sage-femme nous a refusé jusque tard l’accès de la chambre. Pendant plusieurs heures, nous avons regardé ma fille souffrir à partir d’une fenêtre. » S’est exprimé la maman de Astou qui a vu son monde basculer avec ce drame.

La famille de Astou ne réclame qu’une chose que justice soit faite et les responsabilités soient situés au plus vite.