L’ancien premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré vient d’être placé en garde à vue. L’annonce a été faite par son avocat Me Mame Adama Guèye. « Ils ont mené l’interrogatoire qui a été clôturé autour de 13 heures. Ensuite, ils nous ont demandé d’attendre certainement pour remonter le contenu de l’interrogatoire aux autorités judiciaires. Je rappelle que l’interrogatoire a été faite sur instruction du procureur de la République. Là, on vient de nous informer qu’il est placé en garde à vue. On est à l’enquête préliminaire et il a répondu clairement aux questions qui lui ont été posés », a dit la robe noire qui s’est gardé de dévoiler le contenu de l’interrogatoire.
Pour rappel, l’ancien Président de la Commission de l’Uemoa Hadjibou Soumaré avait reçu une convocation pour répondre à la sûreté urbaine, ce jeudi, à partir de 10 heures. Celà fait suite à une lettre ouverte adressée au président de la république où il a soulevé la question suivante:
« Avez-vous récemment donné de l’argent à une personnalité politique française ? dans l’affirmative est-ce un montant de 12 millions d’euros soit environ 7,9 milliards d’argent d’un pays catalogué Pays Pauvre Très Endetté. Surtout quand on sait que la haine et le rejet de l’autre, ont toujours été utilisés par le parti de cette personnalité comme véhicule d’une ascension politique ? ».
Le gouvernement du Sénégal n’a pas tardé à réagir face à ces allégations. En effet, par le biais de son porte-parole, Abdou Karim Fofana, il a rejeté et condamné fermement « de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d’une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du Président de la République, porter atteinte à l’Institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère ».
Pis, dans un document transmis, le gouvernement a rappelé vigoureusement « qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques ».
Chose faite, puisque la machine judiciaire s’est emballée autour de l’ancien PM Hadjibou Soumaré un technocrate connu jusque-là très discret.