Charlie est mort, mais les chasseurs du Tarn ont équipé deux autres sangliers pour étudier leur comportement. Et eux aussi ont la bougeotte. Voilà où ils sont allés.
Charlie n’est plus. Le sanglier au collier GPS fluo vadrouillait dans la nature (et pas que) et la Fédération des chasseurs du Tarn nous contait ses aventures. Qui n’était pas tristes. On avait pris l’habitude de le voir faire plus de trente kilomètres en une seule journée, traverser l’autoroute ou courir sur la bande d’arrêt d’urgence à contresens, s’approcher des villes… Jusqu’à ce qu’on retrouve l’animal mort de cause inconnue.
Mais le programme mené par les chasseurs du Tarn en partenariat avec le Grand Albigeois et le CNRS ( Via Fauna Mipy) continue. Une laie a été équipée du même dispositif pour étudier son comportement. Elle a été baptisée Rillette. Et un nouveau sanglier entre dans le projet : Tango.
C’est un jeune sanglier mâle d’environ 45 kg capturé jeudi 27 janvier 2022. En plus du collier hérité de Charlie, il a des boucles auriculaires (blanche à gauche et verte à droite). Alors, qu’a-t-il fait depuis ?
Tango complétement au sud, puis à l’ouest
Il a d’abord mis le cap au sud d’Albi, vers Lamillarié, puis Labastide-Denat, avant de remonter vers Puygouzon et de passer à Albi à quelques mètres du siège de la fédération des chasseurs ! « Un compte à régler avec quelqu’un peut-être ? », s’amuse-t-elle. Puis traverse la RD81 et va se reposer tout près de la RD999 Albi/Millau.
Dans les jours qui suivent, il fera le même chemin. Mais le 2 février, il prend la direction de l’ouest et emprunte, le long de l’A68, le même tracé que Charlie ! En quelques heures, il atteint Cadalen et croisé trois fois… Rillette.
Le lendemain, Técou, Peyrole, Montans et Parisot seront au programme. Comme Charlie. Dans la foulée, il fera le chemin inverse, remontant jusqu’à Albi.
Beaucoup de questions autour de ces déplacements
« Les premiers déplacements de Tango en zone urbaine albigeoise, comme ceux de ses congénères, sont riches d’enseignements. Au fur et à mesure des premières semaines de suivis des sangliers équipés, nous sommes toujours interloqués par les capacités de ces jeunes animaux (qui n’ont que 8 ou 10 mois !) à appréhender leurs excursions », explique la Fédération des chasseurs. Qui s’interroge : « quelle est cette envie irrésistible qui les poussent à la fois en zone urbaine et si loin de leur zone de capture ? Quels repères utilisent-ils pour se déplacer sur les mêmes parcours/remises ? Pourquoi partir vers la plaine tarnaise plutôt que vers les vallées et forêts du Ségala ou des monts de Lacaune ? Quelles seraient les capacités de sangliers véritablement adultes ? »