Idrissa Seck thies

IDRISSA SECK: Son job, ses loisirs, ses fréquentations et son agenda politique pour 2024

A la une à Thiès

Entre sa vie professionnelle et ses activités politiques, Idrissa Seck calcule tout au millimètre près comme sur du papier à musique. Méthode et organisation sont les maîtres mots de sa démarche. Aujourd’hui, sa seule urgence politique, c’est de doter le Sénégal d’un fichier électoral fiable surtout qu’il est convaincu que celui-ci est piégé par le régime en place sans quoi aucune stratégie ne sera payante pour faire partir Macky Sall et son régime en 2024.

Idrissa Seck n’est pas né avec une cuillère d’or dans la bouche. Il l’a très tôt compris et a bataillé ferme pour se faire une place sous le soleil. Brillant intellectuel, il aurait pu chercher une planque dans l’administration Sénégalaise. Mais forgé et moulé dans le système américain, il a toujours cru à l’entreprenariat personnel.Chef d’entreprise accompli, ilest plus dans ses activités professionnelles que politiques. Pour Seck, il y a un temps pour la politique et un temps pour le travail. Idrissa Seck travaille beaucoup pour gagner les moyens de sa subsistance contrairement aux idées qu’on lui prête de détenir en devers lui des milliards de F CFA dérobés à l’ancien Président Abdoulaye Wade.En vérité, Idrissa Seck a toujours cherché à gagner sa vie par le travail plutôt que par les subterfuges politiques. En 1988, lorsque le parti démocratique Sénégalais (Pds) perdait la Présidentielle, il a interrompu jusqu’en 1995 sa carrière politique pour se consacrer à ses études à l’université de Princeton aux Usa et à sa carrière professionnelle notamment en tant qu’auditeur dans le cabinet Price Water house. D’ailleurs, il avait expliqué cette longue parenthèse par sa volonté d’acquérir le savoir et l’indépendance financière afin de conserver sa liberté dans ses activités politiques.  Idrissa Seck a le culte du travail chevillé au corps. Auditeur de profession, il exécute des services dans le cadre de ses consultances pour la plupart des commandes d’institutions américaines. Il leur a récemment produit un document sur l’éducation. D’ailleurs, il a l’ambition de créer une école en collaboration avec Princeton dans la cité du rail. Il compte construire cet établissement sur un site déjà acquis en centre-ville non loin de la Gouvernance de Thiès et du Cyber Campus. Il veut offrir aux jeunes Thiessois de conditions modestes l’opportunité d’étudier dans une école d’excellence. L’homme est conscient de la capacité des milliers de jeunes écoliers issus de familles pauvres qui n’ont pas la chance d’intégrer des écoles de référence. Il veut leur offrir l’opportunité de pouvoir éclore leurs génies avec un encadrement adéquat. C’est un modèle typiquement américain dont il a lui-même bénéficié à travers des programmes. Ce système repère de jeunes surdoués en herbe recrutés et puis écrémés en les aidant à éclore leurs génies. L’ancien 1er ministre travaille beaucoup sur ces programmes. L’ancien maire de Thiès pense que pour développer une nation, il faut une jeunesse instruite et formée. D’ailleurs, il a un vaste programme d’érection d’une université à vocation scientifique et technique avec des formations pointues sur le site de son domaine à Ngékhokh sur la route de Mbour. Le domaine plus vaste que l’Université de Dakar s’entend sur plusieurs hectares. Les Sénégalais et les africains de la sous-région pourront y recevoir des formations dispensées dans les mêmes conditions que les universités américaines. Idrissa Seck travaille avec ses partenaires sur ce projet universitaire. L’ancien 1er ministre est très sollicité dans sa vie professionnelle même si ses détracteurs pensent qu’ils ne lui connaissent pas un travail officiel. Idrissa Seck est un homme discret qui travaille sans faire trop de bruits. Il voyage beaucoup dans le cadre de ses activités professionnelles entre le Sénégal, l’Afrique du Sud, la France et les Usa. D’ailleurs, plusieurs gouvernements membres de l’international libéral le sollicitent très souvent dans le cadre de consultance. Il était dans ses ambitions d’installer un de ses cabinets à Thiès. Malheureusement, ses rapports heurtés avec le pouvoir en place n’ont pas milité en faveur du transfert de ses activités dans la cité du rail. L’ancien maire de Thiès a fait du travail une sacerdoce. Il faut reconnaître qu’une bonne partie de ses activités professionnelles sont des commandes étrangères.Père de famille, Idrissa Seck se retrousse les manches pour nourrir sa nombreuse famille. Même si l’homme n’a que 4 enfants et une seule épouse, il est soutien de famille. Il contribue aux charges de plusieurs familles Sénégalaises. Il mène des actions sociales en faveur des familles démunies, des imams, des guides religieux, des mosquées entre autres…Naturellement, Idrissa Seck travaille dignement et honorablement comme tout père de famille pour satisfaire ses multitudes sollicitations.

Le travail pour sa survie avant tout

Chef d’entreprise, Idrissa Seck fait passer son travail avant tout. Toutefois, il est aussi un chef de parti politique qui a son propre agenda pour conquérir le pouvoir. Il vient encore d’échouer à sa troisième tentative à la Présidentielle de 2019. Quand bien même, il a enregistré son meilleur score puisqu’il est arrivé en deuxième position avec 899 556 voix, soit 20,51 % derrière le vainqueur le Président Macky Sall. Idrissa Seck avait la certitude qu’il ne serait pas loin de la victoire. Tous les sondages qu’il avait commandités le créditer vainqueur ou deuxième avec de multiples schémas savamment élaborés. Idrissa Seck a tourné la page de la Présidentielle de 2019. Il sait que sa retraite politique qu’il a fixé à 63 ans, âge de décès du Prophète Mouhamed (Psl), n’est pas loin. Il est né le 9 Août 1959 à Thiès. A la prochaine Présidentielle prévue en 2024, Idrissa Seck aura 65 ans. Même s’il va avoir 2 ans de plus que l’âge annoncé pour sa retraite politique, il sera candidat à cette élection présidentielle. Celle-ci risque d’ailleurs d’être sa dernière participation surtout qu’il compte mettre à profit sa retraire en enseignant dans les universités pour partager son savoir encyclopédique et son expérience gigantesque au profit des jeunes générations. Idrissa Seck est un homme politique qui a adossé sa démarche sur la méthode et l’organisation. Il dispose de l’un des partis politiques les plus structurés et les plus organisés au Sénégal. Il est déjà en route pour la conquête du pouvoir pour la Présidentielle de 2024. L’urgence pour lui, c’est de doter le Sénégal d’un fichier électoral fiable. Dans les audiences qu’il accorde à ses collaborateurs et alliés entre Dakar, Thiès et sa résidence de Ngékhokh, les soubresauts de la Présidentielle de 2019 sont toujours à l’ordre du jour. Idrissa Seck est conscient que le fichier électoral sur lequel les partis politiques ont concouru aux suffrages des Sénégalais n’est pas fiable. Il sait que toute élection engagée avec le fichier électoral est perdue d’avance. Aussi il a été favorable au report des élections pour la poursuite des concertations dans le cadre du dialogue politique conduit par le général Niang. Idrissa Seck est en contact permanent avec plusieurs leaders de partis politiques de l’opposition notamment Pape Diop, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Madické Niang, Ousmane Sonko, Mamadou Diop Decroix, Oumar Sarr, Malick Gakou, Khalifa Sall entre autres…

Pour un fort consensus autour du fichier électoral

Des liens assez forts les unissent. Et aujourd’hui, les rapports entre ces différents leaders sont assez bien huilés entendu qu’ils émettent pour le moment sur la même longueur d’onde. Idrissa Seck a d’ailleurs reçu à son domicile du Point E des femmes leaders de la coalition MankootaxawuSenegaal (Mts). Il leur a fait comprendre l’urgence de se battre pour que le Sénégal dispose d’un fichier électoral fiable seule gage de transparence pour aller vers des élections transparentes. Elène Tine, présidente du mouvement pour un Sénégal d’éthique et de travail (Mset), lui a suggéré de travailler à conserver ses acquis politiques. «La coalition Idy 2019 qui a porté la candidature de Idrissa Seck est arrivée en 2e position. Elle devrait consolider ses acquis aussi bien sur le terrain que sur les propositions permettant de consolider la démocratie Sénégalaise. Durant notre rencontre, nous avons abordé ces questions avec Idrissa Seck, il y a quelques semaines. Nos échanges ont aussi tourné autour de la situation du pays. C’est incontournable. Parce que c’est le socle de notre engagement politique et de notre action commune. Cela ne sert à rien de mener un combat et de se rendre compte que le processus électoral est biaisé », renseigne-t-elle. Idrissa Seck et ses alliés savent que leur combat risque de ne mener à rien parce que tout simplement le fichier électoral n’est pas fiable. Ils n’auront aucune garantie sur le plan de la démocratie entendu que les suffrages des populations doivent être préservés et traduits réellement pour les changements voulus. Par rapport au débat politique qui fait rage dans le pays, les Sénégalais n’entendront pas de sitôt Idrissa Seck en piper mot. Sur les questions pétrolières et gazières, la gestion du pays, il a tout dit. Il s’est même permis l’année dernière d’envoyer plusieurs lettres ouvertes au Président Macky Sall publiées dans les organes de presse pour aborder ces questions. Aussi les femmes de la coalition d’Idrissa Seck ont leur idée sur le silence de leur candidat. Pour Elène Tine, l’animation politique ne dépend pas seulement du silence ou du bavardage d’Idrissa Seck. «L’animation politique relève de toute une organisation sur le terrain et de la prise en charge réelle des préoccupations des populations en un moment donné. Et cela peut être du ressort de toute composante de la coalition. On ne peut pas dire parce qu’Idrissa Seck ne communique pas que rien ne se fera. Je respecte son silence. Au Sénégal, c’est vrai que nous les hommes politiques, nous pensons que c’est juste le fait que de crier à longueur de journée, de mois qui va permettre de régler les problèmes. En un moment, il faut trouver des solutions, des alternatives pour changer les choses de manière radicale », confie-t-elle. L’ancienne députée pense que ce n’est pas seulement par le discours qu’on peut changer les choses. Car ceux qui reprochent à Idrissa Seck de ne pas parler oublient qu’il a été le premier à quitter la coalition Benno bokkyaakaar (Bby) après juste 11 mois de compagnonnage. «Certains d’entre eux ont soutenu la politique de Bby de façon farouche pendant cette période quand Idrissa disait que la gouvernance de Macky Sall ne nous mène nulle part. Il faut que chacun respecte le choix de l’autre. Ce n’est pas les discours va-t-en guerre que nous aurons aujourd’hui qui vont changer les choses. Le plus important, c’est de pouvoir dire demain que le processus électoral est beaucoup plus viable et que nous avons rendu service à la démocratie Sénégalaise. C’est là où nous sommes attendus. Idrissa doit consolider ses acquis pour les échéances futures. Il est venu en deuxième position », argue-t-elle.

YankhobaDiattara, secrétaire national chargé des structures et de la vie politique du parti Rewmi, révèle qu’Idrissa Seck attend les communications définitives sur le dialogue national pour pouvoir communiquer sur les travaux. Il croit savoir que l’audit du fichier électoral est fondamental. Le Sénégal est sorti d’une élection présidentielle où aucun candidat perdant n’a félicité le vainqueur. Tous les candidats à la Présidentielle de 2019 ont douté du fichier électoral qui serait piégé par le régime en place.

Plus d’une vingtaine de groupes Whattsapp

Idy a ainsi instruit son parti de participer aux travaux de la commission sur le dialogue politique. Il a adopté la stratégie du silence pour mettre à l’aise ses mandataires qui participent sans trop de bruit aux travaux de la commission nationale. Babacar Mar, chargé de la communication digitale du parti Rewmi, est d’avis que tout ce qui est en train d’être débattuau Sénégal est dans le registre du réchauffé. Idrissa Seck s’est exprimé en son temps sur tous les sujets agités, aujourd’hui. Il ne peut pas continuer à se répéter sur des points de vérité, de revenir sur des choses sur lesquelles, il s’est déjà prononcé notamment sur les questions pétro-gazières. Mieux, il avait même proposé le 30 septembre 2016, la création du Comité d’orientation stratégique sur le pétrole et le gaz en écrivant au Président de la République le 15 février 2018 pour lui demander de publier tous les accords qui ont été signés sur ces questions. Idrissa Seck travaille à se doter d’un puissant levier politique pour jouer sa dernière carte présidentielle en 2024. Aussi a-t-il décidé de moins communiquer et de travailler beaucoup à l’élargissement de sa famille politique. Selon YankhobaDiattara, le parti Rewmifonctionne avec un plan d’actions bien articulé et déroulé. Et malgré le départ du Dr Abdourahmane Diouf, le secrétariat national des cadres déroule son plan d’actions. Le secrétariat national des jeunes s’est récemment réuni à Ngékhokh.

Le phénomène le plus marquant et le plus encourageant dans le parti d’Idrissa Seck, c’est celui des groupes Whattapps. Le parti Rewmi fait partie des formations politiques les plus dynamiques dans les réseaux sociaux avec une vingtaine de groupes qui partage régulièrement des informations sur la vie du parti par des débats. «Idrissa Seck n’a pas de militants. Il a des inconditionnels qui ne se découragent jamais. Après la proclamation des résultats de la Présidentielle de 2019, ils ont commencé à se mobiliser pour 2024 », indique Diattara. Le parti Rewmi a une approche communicationnelle propre.«Le parti Rewmi a été toujours présent sur les plateaux bien avant Thierno Bocoum ou Abdourahmane Diouf. Nous avons notre approche communicationnelle qui nous est propre. Idrissa Seck est un leader politique qui gère sa communication. Sur les débats qui s’organisent, le parti est très présent.  Sur les questions d’actualités agitaient sur le pétrole et le gaz, Idrissa Seck a été le premier à se prononcer. Ceux qui en parlent ne font que reprendre les propos et les orientations du Président Seck. C’est vrai c’est important de se répéter pour rafraichir la mémoire des Sénégalais. Mais nous avons déjà traité de ces questions-là. Par rapport au débat sur le pétrole et le gaz, Idrissa Seck a toujours dit qu’il veut que sa communication soit documentée. Le parti est en train de travailler sur tous les contrats pétroliers », note Diattara.

Malick Gakou, son nouvel inséparable ami

Idrissa Seck a toujours œuvré pour les retrouvailles de la famille libérale. Il soutenait que le Sénégal compte deux familles politiques celle de Senghor et celle de Wade en accordant une infime place à la gauche politique. Après l’an II de la célébration de la seconde alternance au Sénégal, il avait reproché au Président Macky Sall de s’accoquiner avec des socialistes notamment Moustapha Niasse, feu Ousmane Tanor Dieng, Abdoul Mbaye, 1er ministre d’alors, Amadou Kane, ministre de l’Economie et des finances d’alors entre autres… Ses sorties avaient outré Mor Ngom, directeur de cabinet du Président Sall de l’époque qui lui avait dit de se taire ou de partir. « Mout ba mot ». Idrissa Seck qui n’a jamais avalé les mises en garde de Mor Ngom avait fait comprendre à Mamouth Saleh venu le rencontrer pour dégonfler la bulle de gaz que son patron Macky Sall n’oserait pas tenir de tels propos à son encontre. Il ne tolérait pas qu’un sujet du Président Sall se montre aussi insolent à son encontre. Entre temps, l’eau a coulé sous les ponts. Idrissa Seck reprochait au Président Sall des choses qu’il est en train de faire lui-même. Ses plus proches collaborateurs sont des membres de la famille politique de Senghor. C’est surtout Khalifa Sall, ancien maire de Dakar et Malick Gakou, président du Grand parti. Idrissa Seck ne manque jamais une semaine sans aller rendre visite à Khalifa Sall dans sa cellule à Rebeuss. L’ancien maire de Thiès est aussi en permanente compagnie avec Malick Gakou avec qui il est devenu inséparable. Les deux hommes qui se sont trouvés des atomes crochus partagent plusieurs projets politiques. Idrissa Seck est conscient des apports considérables de Malick Gakou et de Khalifa pour la survie de leurs alliances politiques. Le président du conseil départemental de Thiès s’est doté d’une large famille politique. La coalition de base qui a soutenu Idrissa Seck en 2012 est composée d’une vingtaine de mouvements et de partispolitiques indépendants notamment celui du Pr Babacar Diop, d’Abdou Karim Fall. Après le travail de tri du parrainage, des recalés sont venus soutenir sa coalition de base et ont formé la coalition des coalitions avec Idy 2019. Après la Présidentielle, les candidats perdants notamment Idrissa Seck, Madické Niang, Ousmane Sonko et Issa Sall ont essayé de constituer un bloc pour faire face au régime de Macky Sall. Le groupe des candidats à la Présidentielle avait pensé mettre quelque chose de solide pour aller ensemble aux Locales finalement reportées. Toutefois, on note quelques velléités avec Ousmane Sonko qui a lancé sa propre coalition.«Ce n’est pas mauvais. Le plus important, c’est que le moment venu que les gens puissent s’organiser pour bâtir quelque chose de solide pour faire face au régime de Macky Sall », conclut Diattara. Elu président du conseil départemental de Thiès, il a mis l’éducation et la santé au cœur de ses préoccupations. Il sait ce qu’il veut, là où il va et comment s’y prendre. Idrissa Seck est un homme politique très renseigné. Il dispose d’un cabinet virtuel appelé Shadow cabinet composé de collaborateurs qui travaillent sur ses programmes, son agenda politique entre autres…Ses hommes de l’ombre constituent son réseau dormant qui travaille en dehors des structures officielles de son parti.Idrissa Seck les consulte toujours avant de prendre des décisions. Le silence d’Idrissa Seck est loin d’être gratuit. Il travaille à faire partir Macky Sall. Et il ne peut le réussir en entretenant la polémique. Pour faire face à son agenda surbooké, Idrissa Seck s’entraîne tous les jours pour se donner beaucoup de tonus. Il est loin d’être l’homme paresseux qu’on lui prête. Il travaille beaucoup et se donne le temps nécessaire aussi de se reposer. Et entre les deux, il s’acquitte à l’heure à ses obligations religieuses. Il ne rate jamais une heure de prière. Et mieux, il veut toujours prier à l’heure indiquée. 

Aujourd’hui, Idrissa Seck a de nouveaux loisirs. L’homme qui aimait conduire des motos ou monter à cheval pour ses loisirs, s’occupe ses heures libres à faire du bambino. Devenu grand-père depuis quelques mois, il fait du baby-sitting.

OUSSEYNOU MASSERIGNE GUEYE