Le PDG de SEDIMA dispose d’actes administratifs et d’un titre foncier, mais….
En conférence de presse ce jeudi 09 juillet 2020, pour donner sa version sur le différend foncier qui l’oppose aux populations de Ndengleer, le PDG de SEDIMA,Babacar Ngom a donné sa version des faits.
Il dira tout d’abord que ces terres sont bien à lui, « suite à une délibération de la commune en date du 4 décembre 2012, moyennant le versement de la somme de 30 millions ». Ensuite, il précise ne « disposer que des 225 hectares sur les 300 octroyés », et « qu’il a suivi les circuits normaux jusqu’à obtenir en 2019 son titre foncier.»
Une opération de séduction et de reconstruction d’une image écornée par cette affaire
Pour Birahim Seck du forum Civil, il ne s’agit ni plus ni moins que « d’une opération de séduction et de reconstruction d’une image écornée par cette affaire. »
C’est aussi l’avis des paysans de Ndengler et de Djilakh, qui soutiennent que « leurs terres ancestrales ont été spoliées ». Si pour eux, le milliardaire envisage dans son projet de « nourrir de la volaille, ils envisagent pour leur part de nourrir des humains. »
En effet, au moment où l’homme d’affaires parle de « plus d’un milliard d’investissement et d’un projet qui emploierait jusqu’à 1000 personnes », les paysans lui rétorquent qu’au Sénégal « la terre appartient à ceux qui la cultivent », et que « ces terres sont héritées de leurs ancêtres. »
Le Conseil municipal de Sindia demande à l’état de prendre ses responsabilités
Après une réunion extraordinaire du Conseil municipal de Sindia, tenue ce jeudi avec à l’ordre du jour cette affaire, le Maire Gana Guingue lui propose « la rétrocession des terres objet de litige » et à l’état de « prendre ses responsabilités et de défendre des intérêts des paysans, par un règlement pacifique et définitif du problème. »
En tous cas, la question est pour le moment sans réponse, car Babacar Ngom reste ferme sur sa position, et les populations, selon leur porte-parole Djibril Sène qui parle « d’escroquerie foncière», et Sombel Tine, représentant du Comité De Défense Des Populations De Ndengleer, « une marche est prévue dimanche prochain, et sera l’occasion de montrer leur détermination. »