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Enfants en mobilité au Sénégal : 62,5 % exposés à l’exploitation selon une étude de ChildFund


Rédigé le Lundi 16 Juin 2025 à 16:38 | Lu 207 fois Rédigé par


Une enquête de ChildFund révèle que plus de 6 jeunes sur 10 en mobilité au Sénégal sont exposés à l’exploitation. Le rapport appelle à des mesures urgentes de protection.


 

Une étude récemment publiée par l’organisation ChildFund met en lumière la situation préoccupante des enfants et jeunes en mobilité au Sénégal. D’après ce rapport, 62,5 % d’entre eux sont exposés à des formes d’exploitation économique ou sexuelle.

Basée sur les témoignages de 1 004 jeunes âgés de 15 à 23 ans, ainsi que sur les avis de 170 acteurs communautaires et 35 institutions nationales, l’étude révèle que ces jeunes, souvent en quête d’opportunités ou fuyant des contextes difficiles (violence, conflits, pauvreté), sont confrontés à un accès limité à l’éducation, à la santé et à la sécurité.

Parmi les raisons évoquées pour justifier leur départ, 39 % citent la pauvreté comme principal facteur, tandis que 16,6 % mentionnent des pressions liées à la dot. D’autres aspirent à plus d’autonomie ou souhaitent simplement vivre une nouvelle expérience.

Les filles apparaissent comme les plus vulnérables : 30 % d’entre elles travaillent dans les ménages, 15 % dans les services commerciaux, les exposant à un fort risque d’abus. Les garçons, quant à eux, se retrouvent dans des activités tout aussi précaires : 18 % dans les services domestiques, 17 % dans le commerce, et 15 % pratiquent la mendicité.

La majorité de ces jeunes migrants sont sénégalais (67,6 %), mais l’étude recense également une forte présence de jeunes venus du Nigéria (9,5 %), de Guinée-Conakry et du Mali (6,9 % chacun), ainsi que de la Guinée-Bissau, du Burkina Faso, de la Gambie, du Niger, du Ghana et de la Mauritanie.

À leur arrivée à Dakar, seulement 2,3 % d’entre eux reçoivent une quelconque aide, généralement alimentaire. ChildFund dénonce cette absence criante de dispositifs de protection adaptés et recommande un ensemble de mesures : création de centres d’accueil, accès équitable à l’éducation, coopération renforcée entre les acteurs, et campagnes de sensibilisation aux droits des enfants.

Malgré les nombreux obstacles, l’étude note une résilience remarquable : 80,1 % des jeunes adoptent des comportements positifs, comme poursuivre leurs études ou s’entraider. Toutefois, près d’un sur cinq vit un stress important, signalant un besoin urgent d’appui psychosocial.

« C’est un signal d’alarme fort », déclare le Dr Allassane Drabo, Directeur Pays de ChildFund Sénégal et Guinée. Il appelle à une réponse collective et coordonnée pour protéger ces enfants vulnérables, trop souvent ignorés.




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